Ensemble de 2 gradins d'autel et d'un tabernacle (maître-autel)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Onard

L'ancien maître-autel de l'église d'Onard, connu par une photographie des années 1940, était un meuble à tombeau galbé et tabernacle en urne datant probablement des années 1750-1770. Dénommé "autel de saint Girons", il fut déplacé en 1855 dans le collatéral nord et dédié à la Vierge, avant d'être supprimé en 1948 au profit d'un autel moderne du menuisier Jean Castaing.

Une lettre de l'architecte départemental Jean Antoine Jules Sibien au maire d'Onard, en date du 29 juillet 1855 (comm. de M. Christian Labeyrie), précise les circonstances de l'acquisition du maître-autel actuel : "Quant à l’autel, je pars aujourd'hui pour Dax, je verrai M. Daux et m'entendrai avec lui pour la confection du dit autel." Jean Alfred Daux (1828-1878) gérait alors la succursale à Dax (rue des Carmes) de la maison bordelaise Doumeret et Daux (2, rue de l'Archevêché) dirigée par son père Pierre Louis Daux, connue pour sa production d'autels à baldaquin néoclassiques et néogothiques de la Restauration au Second Empire. La même fabrique avait déjà fourni en 1853-1854 un autel identique à l'église de Castelnau-Chalosse (canton d'Amou, réf. IM40001624) et devait encore en livrer un en 1856 à l'église voisine de Goos. L'autel d'Onard figure encore dans un "état des travaux et fournitures faites à l'église d'Onard, non portés sur le procès-verbal de réception" rédigé le 8 juin 1858 par le charpentier local Guilhaume Bastiat, adjudicataire en 1854 des travaux de réparations de l'église et fournisseur du marchepied de l'autel ; ce document précise que le meuble fut payé la somme de 1.060 francs, soit sensiblement moins que celle de 1.200 francs portée au devis (28 octobre 1854) et au procès-verbal de réception de Sibien (25 août 1857).

Le tombeau d'autel, visible sur une photographie ancienne conservée dans la collection Dudès-Daguinos, fut détaché en 1969 pour servir d'autel "face au peuple", mais son état de dégradation ne permit pas de le remployer et il fut remplacé l'année suivante par une nouvelle table due à Jean Castaing. Les piédestaux qui flanquent le gradin supportaient deux statues en plâtre d'anges adorateurs (très proches de celles de Goos), qui furent déposées à la sacristie en juin 1990, puis détruites avant 2013 avec l'approbation de la commission diocésaine d'art sacré ; elles ont été remplacées par deux statues d'anges porte-flambeaux de la fin du XIXe siècle (non étudiées).

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1855, daté par source

Auteurs Auteur : Daux Pierre Louis

PIerre Louis Daux, doreur sur bois et marchand d'ornements religieux bordelais d'origine parisienne, né à Paris le 25 août 1800 et mort à Bordeaux après 1855 ; fils de Remy Daux, boucher à Paris, et de Victoire Séré. Il épousa à Bordeaux, le 14 février 1824, Jeanne Françoise, dite Fanny Doumeret (Bordeaux, 21 novembre 1806 - Bordeaux, 23 septembre 1844), fille de Jean Joseph Doumeret (Bordeaux, 12 janvier 1778 - après 1853), doreur sur bois, et de Marie Jeanne Alexandrine Roché (époux séparés de biens par jugement du tribunal de Bordeaux le 6 juin 1853). Le couple eut deux enfants : Jeanne Amélie Alexandrine (née à Bordeaux le 13 juin 1826), mariée à Bordeaux, le 24 novembre 1849, à Louis Treignac, chasublier et marchand d'ornements religieux (né à Périgueux le 16 octobre 1825), fils de Guillaume et de Jeanne Chambareau ; et Jean Alfred Daux (Bordeaux, 1828 - Dax, 1878). Parmi les témoins du mariage de Pierre Louis Daux et Françoise Doumeret figurèrent le doreur Charles Marie Laporte (1760-?) et les ébénistes Justin Léonard (1789-?) et Guillaume Ladrée (1801-?) ; les déclarants du décès de Françoise Doumeret furent le peintre André Mousselard (27, rue des Remparts) et le doreur sur bois François Toulouse (8, rue Berquin) - tous, peut-être, collaborateurs de Daux et Doumeret.

Par ce mariage fut créée la maison Doumeret et Daux, chasublerie et dorure, puis fabrique de mobilier religieux à Bordeaux, spécialisée dans la production d'autels, active de la Restauration au Second Empire. L'atelier était situé au 58, cours de Tourny, le magasin au 2, rue de l'Archevêché, le domicile personnel de Pierre Louis Daux et de sa belle-famille au 14, cours de Tourny, puis 8, rue d'Albret. La fabrique produisit de nombreuses œuvres repérées en Gironde, en Charente-Maritime et dans les Landes. Ces dernières furent certainement fournies par la succursale de Dax (rue des Carmes), dirigée dans les années 1850 par "Daux fils" (Jean Alfred). En 1855, "M. Daux, fabricant d'autels à Bordeaux" (Pierre Louis), était membre, sous la direction de Léo Drouyn, de la section girondine de la Société française pour la conservation des Monuments historiques et participa au Congrès archéologique de France à Moulins en 1854, aux côtés de son gendre Louis Treignac, "chasublier et fabricant d'autels", de l’architecte Gustave Alaux et du marbrier-sculpteur bordelais Bernard Jabouin.

, fabricant de mobilier religieux (attribution par source)
Auteur : Daux Jean Alfred

Maison Doumeret et Daux, chasubliers et doreurs, puis fabricants de mobilier religieux à Bordeaux, spécialisés dans la production d'autels, actifs de l'époque de la Restauration (avant 1827) jusqu'au Second Empire. L'atelier était situé au 58, cours de Tourny, le magasin au 2, rue de l'Archevêché. Nombreuses oeuvres repérées en Gironde, en Charente-Maritime et dans les Landes. Ces dernières furent certainement fournies par la succursale de Dax (rue des Carmes), dirigée dans les années 1850 par le fils Daux. Celui-ci, Jean Alfred Daux (Bordeaux, 4 décembre 1828 - Dax, 24 novembre 1878), fils de Pierre Louis Daux, doreur sur bois d'origine parisienne (1800 - après 1855) et de Françoise Doumeret (Bordeaux, 1806-1844), beau-frère du chasublier Louis Treignac, épousa à Dax, le 6 mai 1855, Jeanne Eglina, dite Joséphine Baudichon (Mont-de-Marsan, 11 août 1838 - 1918), fille de Jean Baudichon, teinturier à Dax, et de Jeanne Dupouy. Il en eut deux filles : Jeanne Emma (Dax, 29 février 1856 - Bordeaux, 17 juillet 1863) et Marie-Amélie (Dax, 16 novembre 1857 - Paris, 25 décembre 1915), mariée en premières noces à Jacques Riollet et en secondes noces, à Paris, le 25 mars 1903, au brasseur et officier Émile François Cornil Claeys (1859-1911), préfet, maire de Bergues, sénateur et vice-président du Conseil général du Nord. Jean Alfred Daux, mort à Dax, résidait habituellement à Paris.

, fabricant marchand (attribution par source)
Auteur : Bastiat Guilhaume

Guilhaume Bastiat, charron (1819-1837) puis (1846) charpentier à Onard (Landes) au XIXe siècle. Né à Poyanne le 22 nivôse an IV (12 janvier 1796) et mort avant 1862 ; fils de Pierre Bastiat (mort à Poyanne le 22 nivôse an IV / 12 janvier 1796, jour de la naissance de son fils), charron à Poyanne, et de Jeanne Duperier ou Duperié (morte à Onard le 26 janvier 1820), et oncle d'André Bastiat, charpentier. Marié en premières noces, à Onard le 20 mars 1818, avec Jeanne Delas (vers 1800 - morte en couches à Onard, 9 janvier 1841), fille d'Étienne Delas et de Jeanne Lalanne ; et en secondes noces, à Onard le 12 juin 1846, avec Jeanne Lannebère (Bastennes, 15 décembre 1817 - ?), domestique, fille de Jean Lannebère et de Françoise Cassen, et sœur de Pascal Lannebère, meunier (AD Landes, 4 E 208/5-8). Il eut dix enfants du premier lit : Pierre (1819), Jeanne (1820), Jean (1824), Agnes (1825), Jean (1829), Elisabeth (1831), Pierre (1833), Anne (1835-1916), en 1862 Mme Pierre Marsan, Étienne (1837) et Jeanne (1841-1841).

, charpentier (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Édifice d'origine : (incertitude)

Localisation : Landes , Aquitaine , Dax

lieu d'exécution

Édifice d'origine : (incertitude)

Localisation : Gironde , Aquitaine , Bordeaux

Le meuble, depuis la suppression du tombeau d'autel, ne comporte plus que deux gradins droits superposés flanqué de deux piédestaux de plan carré et supportant un tabernacle. Celui-ci se compose d'une armoire eucharistique parallélépipédique à porte en plein cintre inscrite dans une voussure portée par deux colonnettes, auxquelles s'ajoutent deux colonnettes à chaque angle antérieur de l'armoire et deux autres de part et d'autre des ailes, où elles flanquent une table moulurée ; l'exposition est surmontée d'un dais à quatre paires de colonnettes jumelées, entablement, arc cintré et couronnement galbé en talon renversé amorti d'une croix sommitale. Peinture faux marbre brèche jaune et rouge sur les tables moulurées des ailes et celles des piédestaux latéraux, faux marbre vert-noir veiné sur la base de ces piédestaux, la saillie centrale des gradins et les socles des colonnettes ; les colonnettes et tous les éléments décoratifs en relief sont rapportés et dorés à la feuille sur apprêt crayeux et assiette rouge.

L'autel, supprimé en 1969, était en forme de tombeau galbé, peint en faux marbres de différents tons (noir veiné ? pour les traverses inférieure et supérieure, brèche claire pour le panneau central) et orné de reliefs rapportés : un large cartouche à cuirs flanqué de deux palmes au centre du panneau, de grandes feuilles d'acanthe aux angles antérieurs.

Catégories

menuiserie, sculpture

Structures
  1. plan, rectangulaire
  2. élévation, droit
  3. colonne, 16
Matériaux
  1. Matériau principal : chêne

    Mise en oeuvre : structure

    Techniques : mouluré, décor en bas relief, décor rapporté, décor dans la masse, peint, faux marbre, doré à la feuille d'or à l'eau, sur apprêt, avec assiette

  2. Matériau principal : tilleul

    Mise en oeuvre : décor

    Techniques : doré à la feuille d'or à l'eau

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 250

    Précision sur la mesure : hauteur totale actuelle (gradins et tabernacle)

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 234

    Précision sur la mesure : largeur sans les piédestaux latéraux


Précision sur les dimensions :

Gradin inférieur : h = 10,5 ; gradin supérieur : 9,5 ; tabernacle : h = 87, la = 66, pr = 45 (armoire eucharistique) ; exposition : h = 130 environ ; piédestaux latéraux : h = 170.

Iconographie
  1. Thèmes : Pélican mystique, Agneau mystique, Coeur Sacré de Jésus, Coeur Sacré de Marie, Triangle trinitaire

  2. Caractère général : ornementation

    Thèmes : trophée liturgique, aileron, feuille d'acanthe, palme, cartouche, angelot, croix, gloire


Précision sur l'iconographie :

Décor rapporté : fleur à quatre pétales dans des entrelacs sur la saillie médiane des gradins ; Pélican mystique sur la porte du tabernacle, angelots jumelés dans des rinceaux d'acanthe au-dessus de la porte ; trophées liturgiques retenus par des nœuds de ruban sur les tables des ailes (à gauche : crosse, croix pastorale, plat et rameaux d'olivier ; à droite : mitre, flambeaux, croix épiscopale et rameaux d'olivier) ; cœurs sacrés de Jésus et Marie gravés dans des cartouches ovales à cuirs portés par des volutes et flanqués de palmes en amortissement des ailes ; ailerons ornés de feuilles d'acanthe aux extrémités des ailes ; Agneau mystique sur la face du thabor de l'exposition ; triangle trinitaire dans une gloire de rayons et de nuées sur la voûte du dais d'exposition ; croix sommitale issant d'un bouillon de feuilles d'acanthe au sommet du dais. Décor d'apprêt gravé : branches fleuries et feuillues sur le panneau de fond en plein cintre de l'exposition.

État de conservation
  • manque
  • partie remplacée

Le tombeau d'autel, galbé et peint en faux marbre (haut de 97 cm), a été supprimé en 1969. Les statues d'anges adorateurs d'origine, déposées en juin 1990 puis détruites, ont été remplacées par des anges porte-flambeaux plus tardifs (récemment repeints).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Onard

Milieu d'implantation: en village

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